Chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont liés aux papillomavirus humain (HPV). Suite à la décision gouvernementale de février 2023 de réaliser une campagne de vaccination pour tous les élèves de 5ème, ceux de la Vienne ont pu bénéficier, depuis octobre, de cette vaccination dans leur collège sur la base du volontariat.
Retour sur cette infection et sur l’importance de se faire vacciner que l’on soit une fille ou un garçon.
Depuis octobre, les élèves de 5ème des 46 collèges de la Vienne ont été invités à se faire vacciner contre le papillomavirus humain (HPV). Cette campagne, organisée par la délégation départementale de la Vienne de l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine, – en lien avec les directions des services départementaux de l’Education nationale, la Caisse primaire d’assurance maladie et le CHU de Poitiers, en tant que centre de vaccination -, s’est étalée pour cette première phase jusqu’au 17 novembre.
L’objectif de cette campagne : « faciliter et encourager la vaccination en allant au-devant des jeunes concernés, sans pour autant se substituer à la vaccination des médecins généralistes », explique le professeur France Roblot, cheffe du service des maladies infectieuses du CHU de Poitiers.
Vaccin HPV : filles et garçons concernés
Car l’enjeu est de taille : la vaccination est efficace pour 90 % des infections à HPV. « Les HPV, sont des virus humains qui se transmettent par voie sexuelle. Ils vont toucher une très grande majorité des personnes au cours de leur vie. » 80 % des femmes et des hommes sont, en effet, exposés à ces virus. Les infections à HPV sont la plupart du temps asymptomatiques et disparaissent généralement en quelques mois, mais une proportion peut persister et évoluer en maladies. « Les infections créent des lésions qui vont constituer le lit de certains cancers notamment du cancer du col de l’utérus, mais aussi de l’anus, l’oropharynx comme la gorge, les amygdales et la base de la langue, mais aussi la vulve, le vagin ou encore le pénis », poursuit le Pr France Roblot.
100 % des cancers de l’utérus dus aux infections HPV
En France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont causés par les papillomavirus humain et 100 % des cancers du col de l’utérus sont dus aux infections liées aux HPV. Et les hommes ne sont pas épargnés : 25 % des cancers provoqués par les HPV les touchent.
« Il est recommandé d’avoir recours à la vaccination dans une tranche d’âge allant de 11 à 14 ans. Car la protection par vaccination est la plus efficace avant les premiers rapports sexuels. » Le papillomavirus humain est l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente, et le préservatif, meilleur moyen de protection contre les infections sexuellement transmissibles, ne protège que partiellement contre les HPV.
Des résultats à l’appui
« On sait que la vaccination fonctionne très bien, note le Professeur France Roblot. L’Australie a mis en place il y a plus de 10 ans une vaccination généralisée dans les établissements scolaires et enregistre aujourd’hui une chute importante des contaminations. La vaccination n’est toutefois qu’une étape. Il est important de maintenir une surveillance tout au long de la vie, notamment pour les femmes, vis-à-vis du cancer de l’utérus, en effectuant des frottis. »
Pour conforter celles et ceux qui seraient réticents, il est important de souligner que les surveillances du vaccin mises en place au niveau international et les résultats d’études spécifiques ont confirmé l’excellent profil de sécurité des vaccins contre les HPV, reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Cette première campagne auprès des 5 000 collégiens des 46 établissements du département de la Vienne sera suivie d’une seconde en mai.
